Trois femmes montrent le chemin
La capitale mondiale de la gastronomie s'ouvre peu à peu aux chefs étrangers.Trois femmes montrent le chemin : Fatema Hal, marocaine, Rougui Dia d'origine sénégalaise, Thiou, venue de Thaïlande. Chacune, à sa manière, se bat pour s'imposer dans le cercle des grandes tables françaises. Fatema Hal joue la carte de la tradition. A "la Mansouria", elle propose une cuisine authentiquement marocaine, sans concession au "goût européen". Son restaurant ne désemplit pas, et elle peut aujourd'hui savourer son succés après des années de galère à Paris. Moins puriste, Thiou a apprivoisé tous les codes de la jet-set parisienne pour gagner sa place. Ses connections amicales dans le show business lui permettent aujourd'hui d'attirer les people dans ses trois restaurants parisiens. Ses origines thaï sont presque mises de côté. Elle sert une gastronomie métissée (pot au feu à la mode thaï par exemple) pour surfer sur l'air du temps de la world cuisine. Les people en raffolent. A mi-chemin entre ses deux aînées, Rougui Dia insuffle une touche sénégalaise chez Petrossian. Plutot que de cuisiner les plats de ses origines, elle tente de gagner sa place parmi les chefs français. Elle dirige aujourd'hui la cuisine du restaurant Petrossian, le plus connu des restaurants de caviar. Avec l'ambition un jour d'ouvrir son propre établissement. Et de retrouver les saveurs d'Afrique héritées de sa mère. Comment ces trois femmes marient-elles leur culture avec les codes des fourneaux à la française ? Quelles concessions ou sacrifices font-elles pour y arriver ? Qu'apportent-elles de neuf dans notre assiette ?